Mary-Kay idole de la mode
Prenez des chandails trop grands, des vestes superposées, des jupes et des robes trop longues, ajoutez quelques accessoires griffés (un sac balenciaga, des verres fumés biagiotti) et on a les ingrédients pour créer un style. Si votre modèle-vedette est Mary-Kate Olsen, on commence à parler d'une véritable mode.
L'automne dernier, peu après son arrivée à l'Université de New York, Mary-Kate Olsen a souvent été vue dans les rues de Greenwich Village portant de grandes lunettes de soleil, des jupes et des robes trop longues pour elle, des chandails enveloppant ses jambes. À mesure que l'automne tournait à l'hiver, puis au printemps, la tenue vestimentaire de Mary-Kate évoluait vers un mélange d'extrêmes: un assemblage bigarré de pièces apparemment sorties des poubelles côtoyaient un sac Balenciaga, une écharpe de cachemire et... un grand gobelet de café «pour emporter», devenu la signature de son style.
Mary-Kate, ainsi que sa soeur jumelle Ashley, aussi étudiante à New York, sont devenues les modèles des jeunes, même si leurs tenues pourraient leur valoir de faire partie des 10 femmes les moins bien habillées des États-Unis selon le critique Earl Blackwell. Qu'importe les tendances, les soeurs Olsen donnent le ton à la génération des adolescentes et jeunes femmes qui les adoraient dans leurs films d'enfants, qui ont acheté les poupées à leur effigie et qui ont porté les vêtements de la collection marykate-andashley, achetés par leurs mères dans les grandes surfaces.
«Les Olsen sont les véritables modèles de toute une génération de jeunes femmes qui entrent actuellement dans l'âge adulte», explique Karen Berenson, spécialiste de la mode. Mary-Kate (qui doit livrer, encore aujourd'hui, un combat contre l'anorexie) et sa soeur rejoignent toutes les filles un peu trop minces qui sont souvent mal dans leur peau et qui trouvent en elles des exemples positifs. Les filles se disent: «Wow, voilà une femme mince qui a l'air cool avec des vêtements trop grands pour elle!»
Le nouveau look a déjà un nom: Bobo. Comme dans «bohème bourgeois». Ce style vient joyeusement contredire les conventions de l'élégance qui étaient en vigueur il y a moins d'un an encore. Il témoigne aussi de l'inconfort de la plupart des jeunes femmes face à la démonstration ostentatoire de la richesse et de la beauté qui caractérisait la mode précédente.
«La mode a sans doute trop insisté sur le luxe et la richesse, note Karen Berenson. En ne gardant que quelques accessoires griffés comme un sac et une paire de chaussures - dans une garde-robe digne des Misérables - Mary-Kate montre la voie pour briser les conventions.
«Il y a quelques mois, les jeunes femmes élégantes portaient du Gucci ou du Prada de la tête aux pieds, rappelle Berenson. Aujourd'hui, elles mélangent les styles et créent une mode à leur goût, en fonction de leurs moyens.»
Mme Berenson note aussi que l'influence de Mary-Kate s'oppose à celle des vedettes flamboyantes, sexy et souvent peu vêtues de la génération précédente comme Christina Aguilera, Jessica Simpson ou Paris Hilton. Même si leur fortune est estimée à 275 millions US, les soeurs Olsen préfèrent une mode qui leur permet de se fondre parmi les jeunes de leur âge.
Vedettes depuis l'âge de neuf mois, quand elles ont débuté au cinéma, toutes deux étudient présentement pour élargir leurs horizons. En plus d'étudier, Ashley fait un stage chez le designer Zac Posen. Quant à Mary-Kate, elle travaille avec la célèbre photographe Annie Leibovitz. Voudrait-elle se venger des paparazzi qui la harcèlent dans les rues de New York?
Le style Bobo
- une jupe effilochée et rapiécée
- un grand chandail de laine
- une veste de sport des années 60
- une veste en cuir plutôt courte
- des collants coupés à mi-mollet
- des bottes de cow-boy dépareillées
- une écharpe de cachemire
- des lunettes de soleil «énormes»
- une boucle d'oreille rétro
- un grand café à la main (la signature de Mary-Kate)
